Le Zwin faisait partie de la route qui reliait l'ancienne métropole commerçante Bruges et ses avant-ports L'Écluse et Damme. Lorsque la région du Zwinstreek rallia la Révolte vers 1580, les Espagnols construisirent à tout-va afin de reconquérir cette contrée prospère.
En 1584, Bruges et Damme furent prises par le général espagnol Alexandre Farnèse (duc de Parme à partir de 1586). Trois ans plus tard, il assiégeait L'Écluse. Afin d'empêcher le ravitaillement de la ville depuis la Zélande, il construisit un pont de bateaux, protégé de part et d'autre par des forts, pour fermer le Zwin au nord de L'Écluse.
Après la chute de L'Écluse, la tête de pont fut reconstruite sur la rive droite et se fit appeler fort Terhofstede, d'après le hameau voisin. Le fort eut continuellement à subir l'effet abrasif de la marée. Lors d'une grande marée en 1597, il fut quasiment entièrement emporté. Les deux seuls bastions subsistant à l'est furent ensuite réduits à des redoutes (petits ouvrages de défense simples) reliées l'une à l'autre puis intégrées dans la digue de mer.
En 1604, les troupes des Staatsen, sous le commandement du Prince Maurice, reconquirent une grande partie de la Flandre Zélandaise Occidentale actuelle et la rive droite du Zwin tomba définitivement aux mains des Staatsen.
Sur une carte datant de 1627, un poste est souvent dessiné derrière la digue de mer, à la hauteur du fort Terhofstede disparu depuis. Les postes étaient des bâtiments carrés à un ou plusieurs étages qui jalonnaient les voies navigables à l'époque afin de les surveiller. Ils étaient souvent entourés d'un fossé et/ou d'un rempart en terre.
Vers 1643, la redoute Berchem s'éleva à la place du poste : un fort carré arborant des remparts en terre, entouré d'un fossé et doté d'un bâtiment de garde et de logements. En 1666, au cours d'une épidémie de peste, le fort fut converti en abri pour les militaires malades issus de la garnison de la forteresse Retranchement. Vers la fin du 17e siècle, le fort Berchem fut abandonné et détruit.
Le Fort Berchem a été reconstruit en 2010, à la suite de fouilles archéologiques. Celles-ci permirent de mettre au jour deux fossés. L'un encerclait un terrain d'environ 67 m sur 62 tandis que l'autre se trouvait à l'intérieur, sur 54 m sur 54 min. Ce dernier fossé se situait probablement autour du poste datant de la phase antérieure. Sur le côté sud-est du fossé le plus ancien, des vestiges d'une paroi de soutènement ou d'une construction légère de pont furent découverts. Au centre de la place intérieure, des vestiges d'un puits rond en briques furent mis au jour, ce puits existant probablement déjà à l'époque du poste de garde.
Le fort reconstruit se visite librement.
